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Le Brainspotting : une technique exceptionnelle

Dans ma pratique de thérapeute intégrative, je suis toujours à la recherche d’approches qui permettent à mes patients de se libérer en profondeur de ce qui les entrave, au-delà des mots, au cœur de leur vécu émotionnel et corporel. Le Brainspotting est, à ce jour, l’un des outils les plus transformationnels que j’ai rencontrés. 

Ce n’est pas une méthode de plus, c’est un accès direct à l’intelligence profonde du corps et du cerveau, un chemin vers la guérison qui ne passe pas uniquement par l’analyse, mais par l’expérience vivante, un outil qui va là où les mots ne suffisent plus.

"Je sais ce qui m’arrive, mais je n’arrive pas à m’en libérer."

Le Brainspotting répond précisément à ce blocage. Là où la parole peut tourner en boucle ou effleurer la surface, cette approche permet d’aller chercher la source même de la souffrance, souvent enfouie dans des zones du cerveau qui ne sont pas directement accessibles à la pensée consciente.

Par une position du regard repérée avec le thérapeute, le cerveau identifie un “brainspot” — un point d’entrée — à partir duquel il peut commencer à retraiter, déconstruire, réguler et réparer. 

Le Brainspotting est à la fois puissant et respectueux du vécu intérieur de la personne. Il ne force rien. Il ne pousse pas à raconter ou à revivre. Il permet simplement d’accueillir ce qui se présente, et de laisser le système nerveux faire ce qu’il sait faire : guérir, intégrer et apaiser. 

C’est une thérapie du senti et du ressenti, où l’on se surprend parfois à lâcher des choses coincées depuis des années — sans forcément comprendre comment, mais en sentant très clairement que “ça s’est dissout”.

Accélérateur de changement profond, le Brainspotting travaille directement avec les zones cérébrales impliquées dans la mémoire émotionnelle, la survie, la peur, la douleur, la honte ou l’impuissance.

Il remet du mouvement pour dissoudre les blessures visibles comme les micro-traumatismes, les croyances limitantes, les stress accumulés et les schémas de blocage qui freinent notre vie personnelle, relationnelle ou professionnelle.

Vous sentez que quelque chose en vous a besoin de bouger, mais vous ne savez pas par où commencer ?... Vous avez déjà beaucoup compris et analysé, mais vous ne parvenez pas pour autant à vous libérer ?... Le Brainspotting peut être une clé puissante pour désencapsuler ce qui est resté enfermé à l'intérieur.

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Une innovation majeure en psychothérapie

Contrairement aux approches uniquement verbales, le Brainspotting agit au cœur du système nerveux, là où sont stockées les traces implicites des souffrances passées. Il ouvre une voie d’accès subtile, douce et en même temps puissante, pour que le corps et l’esprit puissent réparer ce qui a été figé dans le trauma.

Cette méthode est particulièrement adaptée aux situations où les mots sont insuffisants, douloureux ou impossibles à formuler : traumatismes, phobies, deuils, stress post-traumatique, blocages émotionnels intenses…

 

Origines du Brainspotting

Développé en 2003 par le Dr David Grand, psychothérapeute et docteur en psychologie américain, le Brainspotting est né à la croisée de la psychothérapie somatique, de la neurobiologie et de l’EMDR (thérapie de désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires), dont il est une évolution.

Alors qu’il travaillait avec des sportifs de haut niveau sur leurs blocages de performance, David Grand a découvert que certaines positions du regard semblaient “ouvrir une porte” vers des zones du cerveau profondément liées à des expériences émotionnelles non digérées. C’est à partir de cette découverte empirique que la méthode a été développée.

Comment fonctionne le Brainspotting ?

Le principe fondamental du Brainspotting repose sur l’idée que “l’endroit où vous regardez influe sur ce que vous ressentez”. Lors d’une séance, le thérapeute aide le patient à repérer une position oculaire précise, appelée “brainspot” : c’est un point dans le champ visuel qui permet d’accéder à un réseau neuronal au coeur duquel une expérience émotionnelle ou un trauma est encapsulé.

À partir de ce repère, et dans un état d’attention focalisée, le cerveau peut commencer un processus naturel de traitement, de régulation et d’intégration, souvent plus profond et plus rapide qu’en thérapie verbale classique.

La méthode est douce, respectueuse du rythme du patient, et ne nécessite pas de revivre les événements de manière intense ou traumatique. 

Pourquoi est-ce si efficace ?

• Précision sensorielle : le Brainspotting cible avec finesse les points oculaires qui activent la charge émotionnelle, facilitant un travail en profondeur.

• Approche corps-esprit : en impliquant le corps directement, la méthode dépasse le seul intellect, agissant là où la mémoire traumatique est souvent logée.

• Respect du rythme : chaque personne progresse à son propre rythme, dans un cadre sécurisant, sans nécessité de revivre brutalement les événements douloureux.

• Libération durable : le Brainspotting permet une réorganisation neurobiologique profonde, favorisant une intégration durable des expériences et une meilleure régulation émotionnelle.

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Que peut traiter le Brainspotting ?

Le Brainspotting peut soulager un large éventail de problématiques psychiques, émotionnelles ou corporelles, notamment :

• Les traumatismes (anciens ou récents, simples ou complexes)

• Le trouble de stress post-traumatique (TSPT)

• Les états d’anxiété, les phobies, les troubles paniques

• La dépression ou les états de mal-être diffus

• Les douleurs chroniques, somatisations ou tensions corporelles persistantes

• Les blocages émotionnels ou comportementaux

• Les troubles liés à la performance (artistique, sportive, scolaire)

• Le burn-out

• Les troubles de l’attachement, les blessures précoces

Comment agit-il sur le cerveau ?

Sur le plan neurobiologique, le Brainspotting agit directement sur les structures profondes du cerveau, notamment :

• Le système limbique, centre de la mémoire émotionnelle et de la régulation affective ;

• L’amygdale, impliquée dans la détection de la menace et la réponse émotionnelle ;

• L’hippocampe, qui encode et contextualise les souvenirs ;

• Le tronc cérébral, siège des réponses réflexes de survie (fuite, figement, combat).

En accédant à ces circuits profonds par la focalisation oculaire et l’état de pleine conscience induit, le Brainspotting permet au système nerveux de débloquer les “nœuds” émotionnels non résolus, de désensibiliser les souvenirs douloureux et de réintégrer ces expériences.

Cette technique mobilise les capacités d’autoguérison neurobiologique du cerveau : au fil des séances, les symptômes s’allègent, les émotions se régulent, la clarté mentale augmente, et un nouveau rapport à soi peut émerger.

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Cas cliniques

Marie, 42 ans – Crises d’angoisse inexpliquées

Marie est venue consulter après plusieurs années de crises d’angoisse soudaines, en apparence sans déclencheur. Elle est fonctionnelle au quotidien, mais vit dans un état d’hypervigilance permanent. Les approches cognitives l’aident à comprendre ses mécanismes, mais pas à les apaiser.

Lors de la séance de Brainspotting, après avoir évoqué une sensation récurrente de gorge serrée et un cœur qui s’emballe, nous trouvons un “spot” précis à gauche de son champ visuel. À peine la fixation installée, des larmes montent, sans récit clair. “Je ne sais pas ce que c’est, mais c’est là depuis toujours”.

Le corps s’exprime : tremblements subtils, respiration modifiée, picotements dans les jambes. Sans revivre une scène précise, Marie sent quelque chose se dérouler de l’intérieur. Le lendemain, elle écrit : “C’est comme si j’avais défait un nœud invisible. Mon corps est plus calme.”

Au fil des séances, les crises s’espacent, puis cessent. Marie retrouve un sentiment de sécurité qu’elle croyait inaccessible.

Amir, 28 ans – Colères incontrôlables et honte persistante

Amir consulte pour des accès de colère violents. Il en souffre, surtout dans sa relation de couple. Il dit souvent : “Je me déteste quand je suis comme ça.”

En séance de Brainspotting, nous partons de cette sensation d’explosion intérieure, qui monte “comme une lave”. Son regard se fixe sur un point, presque malgré lui. Des souvenirs corporels émergent : être enfermé dans sa chambre enfant, les poings serrés, incapable de crier.

Progressivement, la colère se transforme en une immense tristesse. Son corps se détend, ses épaules tombent, il murmure : “C’était pas moi le problème…”

En quelques séances, Amir rapporte une meilleure régulation émotionnelle. Il se sent capable de faire une pause quand l’émotion monte. Et surtout, il dit : “Je ne me fais plus peur.”

Claire, 36 ans – Épuisement chronique et sentiment de vide

Claire est venue en thérapie pour un épuisement profond après un burn-out. Elle dit se sentir “absente” à elle-même, sans joie, sans désir. Elle n’arrive plus à “se reconnecter”.

Avec le Brainspotting, nous partons de ce vide intérieur. Rapidement, une position oculaire réveille des sensations physiques : oppression thoracique, vertige léger. Puis des souvenirs diffus de son enfance émergent — des moments où elle devait être “sage, calme, invisible”. Ce que son corps a appris, c’est se dissocier pour survivre.

La séance est marquée par des mouvements spontanés du corps, des soupirs, une chaleur qui revient au centre. Elle dit : “Je sens que je reviens dans mon corps.”

Après quelques séances, Claire retrouve une énergie nouvelle, recommence à faire des choix pour elle. Elle confie : “Ce que j’ai contacté là, aucune parole ne me l’avait fait toucher.”

Jérôme, 40 ans – Accès de violence incontrôlés

Jérôme est en couple, père de deux enfants. Il vient consulter après avoir hurlé sur son fils de 5 ans, à en perdre le contrôle. Il a eu peur de lui-même. “Je deviens fou”, dit-il. Il parle de colères explosives, suivies d’un effondrement de honte.

Nous partons en Brainspotting sur cette sensation de montée irrépressible dans la gorge. Dès que son regard se fixe, une tension extrême envahit son corps. Il tremble, serre les poings, reste figé. Des images floues surgissent : un père brutal, des injonctions à se taire, à ne pas pleurer. Il se revoit enfant, enfermé dans sa chambre, le cœur battant trop fort.

Dans cet espace sécurisé, sans jugement, il peut laisser le corps exprimer ce qui a été retenu trop longtemps. Le tremblement devient libérateur. Il dit ensuite : “Ce n’était pas de la colère, c’était de la terreur.”

Après plusieurs séances, il sent qu’il peut reconnaître les signes avant-coureurs, mettre en place des espaces de régulation. Il n’a plus peur d’être avec ses enfants. “Je ne suis plus pris en otage par mon passé.”

Elise, 29 ans – Agressions sexuelles répétées dans l’enfance

Elise consulte après des années de suivi psychologique. Elle connaît son histoire : abus sexuels entre 6 et 9 ans par un oncle. Mais malgré tout ce travail, elle se sent encore contaminée de l’intérieur. Elle parle d’un “poison silencieux” qui revient, surtout dans l’intimité.

Avec le Brainspotting, nous partons d’une sensation de saleté persistante dans le bas du ventre. Dès le repérage du “spot”, le corps parle sans mots : spasmes, souffle court, une main qui se crispe sans raison apparente.

Elle reste là, courageusement présente à ce qui remonte, avec des moments de dissociation, puis de retour. À la troisième séance, elle murmure : “Je crois que pour la première fois, c’est à lui que j’ai rendu ce que j’ai porté pour lui.”

Un processus de reconquête de son intégrité s’amorce. Elle reprend contact avec des sensations agréables, un sentiment de dignité, de réparation silencieuse. “Je peux enfin me sentir à moi.”

Sophie, 34 ans – Vécu de viol et anesthésie émotionnelle

Sophie vient consulter pour des troubles anxieux et des insomnies chroniques. Très vite, elle confie qu’elle a été violée à 18 ans, mais dit : “C’est loin. Je n’y pense plus. Je vais bien.”

En réalité, elle se sent déconnectée de son corps, comme “gelée à l’intérieur”. Les thérapies verbales l’ont aidée à comprendre, mais pas à ressentir. Lors de la première séance de Brainspotting, nous partons d’une sensation de vide dans le ventre.

Quand son regard se fixe sur un certain point, le silence s’épaissit. Son corps devient immobile, son visage figé. “Je me sens comme enfermée dans une boîte.” Elle reste là, dans ce “non-mouvement”, sans forcer, accompagnée. Après quelques minutes, les larmes viennent, puis une chaleur dans la poitrine.

Au fil des séances, le gel se transforme en vie. Elle retrouve des sensations, des émotions, puis du désir. Elle dit : “Je ne pensais pas pouvoir un jour sentir de la douceur dans mon propre corps.”

Thomas, 22 ans – Colères auto-destructrices et rage sourde

Thomas a été placé en foyer à 10 ans. Il a grandi dans la violence. Il consulte suite à une altercation avec un collègue, où il a failli frapper. Il dit souvent : “J’ai du feu à l’intérieur. J’arrive pas à l’éteindre.”

En Brainspotting, nous partons de cette rage intérieure. Très vite, son regard trouve un point fixe, et il entre dans une torpeur tendue, comme s’il s’empêchait d’exploser. Des images de murs, de portes claquées, d’objets cassés émergent.

À travers les séances, le feu devient lisible : colère contre l’injustice, contre l’abandon, contre l’impuissance de l’enfance. Et derrière, une tristesse immense. Le corps s’assouplit. Il commence à dire : “J’ai le droit d’être en colère, mais je n’ai plus besoin de blesser.”

Il découvre des manières de poser des limites sans violence. Et surtout, il sent qu’il n’est plus prisonnier du passé.

Lina, 28 ans – Crises d’angoisse nocturnes

Lina se réveille la nuit avec des crises d’angoisse violentes : cœur qui bat à toute vitesse, gorge nouée, sensation d’étouffement. Aucune cause identifiable. Elle dit : “C’est comme si quelque chose m’attaquait de l’intérieur pendant mon sommeil.”

En Brainspotting, nous partons de la sensation de gorge serrée au réveil. Très vite, une immobilité s’installe, le souffle devient court. Son regard reste fixé sur un point haut, et elle entre dans un état de tension extrême.

Des images de son enfance remontent : enfermée dans un placard comme punition. Le corps se souvient, avant l’esprit. Des tremblements surgissent. Puis viennent les larmes, un relâchement. Elle dit : “Je ne savais même pas que j’avais vécu ça.”

Au fil des séances, les réveils nocturnes diminuent. Lina dit qu’elle sent une présence intérieure plus solide, une capacité à accueillir ce qui monte, au lieu de le subir. “Je dors à nouveau. Et je me sens entière.”

Julien, 31 ans – Phobie des serpents

Julien consulte pour une phobie très spécifique : les serpents. Impossible pour lui de voir une image, même dessinée, sans avoir une réaction physique violente. Il sait que c’est irrationnel, mais son corps “ne veut rien entendre”.

En Brainspotting, il choisit de partir d’une scène de film qui l’a marqué enfant. Le “spot” provoque une nausée immédiate. Il sent son estomac se nouer, ses mains devenir froides. Il reste là, sans chercher à fuir.

Progressivement, les sensations s’atténuent. Il ressent de la colère : “Pourquoi j’ai eu si peur ? Pourquoi personne ne m’a aidé à l’époque ?” Ce n’est plus la peur du serpent, mais le sentiment d’abandon qui émerge.

Après cinq séances, il parvient à regarder un documentaire animalier, sans réaction physique. “Je n’aime toujours pas ça, mais je ne panique plus. J’ai repris du pouvoir.”

Céline, 40 ans – Angoisses diffuses et sensation d’oppression permanente

Céline décrit un état d’angoisse flottante : “C’est là tout le temps. Un poids sur la poitrine, une tension dans le ventre. Comme si quelque chose allait mal, mais je ne sais pas quoi.”

En Brainspotting, elle choisit de partir de cette oppression thoracique. Le spot déclenche une série de micro-mouvements dans les mains, des images floues de lieux, de visages. Elle ne comprend pas tout, mais elle sent que “ça bouge”.

Une sensation de chaleur se diffuse dans la poitrine. Elle se met à pleurer sans tristesse. Juste un relâchement. Elle dit ensuite : “J’ai l’impression que mon corps respire pour la première fois depuis des années.”

Au bout de quelques séances, elle remarque qu’elle n’est plus envahie dès le matin. Elle peut faire des pauses, sentir ce qui est là, sans se dissoudre dedans.

Camille, 39 ans – Survivante d’une enfance maltraitante

Camille arrive en thérapie après des années d’errance thérapeutique. Elle parle d’un mal-être diffus, permanent, de difficultés relationnelles, d’un sentiment de honte qu’elle ne parvient pas à nommer. Elle évoque à demi-mot une enfance “compliquée”, avec un père autoritaire, des humiliations fréquentes, et une mère absente émotionnellement.

Elle dit souvent : « Je ne me souviens pas de grandes violences… mais je sais que j’ai grandi dans la peur. » Son corps, lui, se souvient.




Lors d’une première séance de Brainspotting, nous partons d’une sensation qu’elle connaît bien : une boule dans la gorge dès qu’elle doit s’affirmer ou parler de ce qu’elle ressent. Après avoir identifié cette sensation, nous explorons le champ visuel jusqu’à trouver une position oculaire qui réveille quelque chose de très profond. Camille se fige. Son regard reste accroché, sa respiration devient discrète, tendue.“Je ne sais pas ce qui se passe, mais j’ai l’impression d’avoir 5 ans.”

Le corps entre dans un état de figement, typique des réponses traumatiques : elle sent ses bras lourds, ses jambes cotonneuses, son cœur qui bat plus fort. Elle reste là, accompagnée, sans forcer, dans ce temps suspendu où le système nerveux commence à retraiter ce qui n’a jamais pu l’être.

Peu à peu, des images diffuses émergent : un regard froid, une main qui serre trop fort, une voix cassante. Mais ce n’est pas tant le souvenir que l’émotion corporelle qui travaille. Des larmes silencieuses coulent. Elle ne raconte pas, elle sent.

Au fil des séances suivantes, des fragments de mémoire corporelle apparaissent, avec des sensations de peur, d’impuissance, de solitude. Et surtout, des tremblements, des soupirs, des micro-relâchements. Le corps commence à sortir du gel traumatique.

À la sixième séance, elle dit : « Pour la première fois, j’ai rêvé que je disais non. Que je pouvais partir. » Elle commence à ressentir un sentiment de puissance retrouvée.

Après plusieurs mois, Camille constate de profonds changements :

• Elle ose poser des limites dans ses relations.

• Elle sent que son corps lui appartient à nouveau.

• L’angoisse chronique a cédé la place à des moments de paix intérieure.

• Elle dit : « Je n’ai plus à me convaincre que je vais bien. Je le sens. »

Dans les cas de maltraitance infantile, le traumatisme est souvent encapsulé dans le corps, parfois sans souvenirs narratifs précis. Le Brainspotting permet de retrouver l’accès à ces mémoires implicites, sans revivre l’horreur, mais en permettant au système nerveux de se réguler, se réparer, et intégrer.

Clara, 33 ans – Trouble de l’attachement insécure (anxieux-évitant)

Clara consulte en disant : « J’ai l’impression d’être toujours en décalage dans mes relations. Soit je m’attache trop vite, soit je fuis au moindre accroc. Je me sens vide quand je suis seule, et étouffée quand je suis en couple. »

Elle a connu des relations instables, un sentiment chronique d’insécurité affective, et un conflit intérieur constant entre le besoin de lien et la peur d’être envahie ou abandonnée. Elle comprend bien ces mécanismes, mais n’arrive pas à les vivre autrement.

Nous partons d’une sensation qu’elle connaît bien : un nœud dans l’estomac lorsqu’un partenaire met de la distance. Elle évoque un message lu sans réponse. Dès que son regard se fixe sur un point précis à gauche, elle sent son corps se crisper.


« J’ai l’impression que je vais être abandonnée. Mon ventre se tord. »

Pendant plusieurs minutes, elle reste avec cette sensation. Des souvenirs d’enfance émergent : une mère souvent absente émotionnellement, un père colérique et imprévisible. Ce n’est pas tant les souvenirs qui importent ici, mais ce que son système nerveux traverse et décharge : l’attente, la vigilance, la peur d’être trop, pas assez.

Elle passe par des tremblements, des bâillements, une respiration plus profonde. Le corps se régule à mesure qu’il se sent vu, accueilli.

Après plusieurs séances :

• Clara dit ressentir moins de panique dans l’attente.

• Elle arrive à rester en lien sans se perdre.

• Elle ne se juge plus pour ses besoins.

• Elle se surprend à dire : « Je sens que je peux m’appuyer sur moi. »

Le Brainspotting lui a permis de revisiter ses fondations relationnelles, non pas par la pensée, mais par la sensation. Et c’est à partir du corps qu’une nouvelle sécurité s’est reconstruite.

Hugo, 46 ans – Dépression résistante aux thérapies verbales

Hugo consulte pour une dépression chronique. Il dit : « Je me lève sans envie. Tout est lourd. J’ai vu plusieurs psys, j’ai lu plein de bouquins, je sais ce que je vis… mais je ne ressens plus rien. »

Il décrit une fatigue existentielle, un vide intérieur profond, une incapacité à se projeter. Il n’a pas de souvenirs traumatiques précis, mais évoque une enfance très “fonctionnelle”, sans affection explicite, avec une exigence constante de performance.

Nous partons d’une sensation qu’il décrit comme “une pierre dans la poitrine”. À la recherche du spot, son regard s’arrête sur une zone basse. Il devient très silencieux. Le temps se ralentit.

Il dit ensuite : « C’est étrange… j’ai l’impression que quelque chose veut pleurer… mais ne peut pas. »

Le corps est dans un état de figement émotionnel. La séance ne déclenche ni souvenirs ni émotions spectaculaires, mais elle crée un espace de lente décongélation. Le lendemain, il m’écrit : « Je n’ai pas ressenti grand-chose, mais j’ai dormi profondément pour la première fois depuis des mois. »

Au fil des séances :

• Il commence à ressentir des micro-plaisirs (le goût d’un aliment, la douceur du vent).

• Il ose ralentir sans culpabilité.

• Il dit : « J’ai l’impression que quelque chose revient vivre en moi. »

Le Brainspotting a permis de traverser la chape de gel dépressif sans l’analyse, en passant par le corps. Ce n’était pas une question de volonté ou de connaissance intellectuelle, mais de réautoriser la vie à circuler.



En résumé

• Le trouble de l’attachement se traite souvent dans la relation… mais le Brainspotting permet de reprogrammer à un niveau profond les traces de peur, d’insécurité, de confusion, dans un cadre sécurisé et sans surcharge émotionnelle.

• La dépression, surtout lorsqu’elle est ancienne ou résistante, peut être liée à un figement émotionnel profond que la parole n’atteint pas. Le Brainspotting crée une voie d’accès directe vers les ressources vitales restées bloquées.

Nicolas, 28 ans – Phobie sociale, peur du regard de l’autre

Nicolas consulte en expliquant qu’il vit un enfer silencieux dès qu’il doit prendre la parole en groupe, rencontrer quelqu’un de nouveau, ou même répondre à une question simple lors d’un repas entre amis. Il rougit, transpire, son cœur s’emballe. Il anticipe tout, évite beaucoup, et s’en veut énormément.

Il ajoute :

« J’ai l’impression d’être une imposture ambulante. Même quand les gens sont bienveillants, je suis en alerte. J’ai peur de décevoir, d’être ridicule, de ne pas être “assez”. »

Lors d’une séance de Brainspotting, Nicolas choisit de partir d’une scène récente où il s’est senti humilié après avoir bredouillé pendant une réunion d’équipe. Il ressent une gêne brûlante dans le cou et les joues, son ventre est noué, ses mains moites.

Nous cherchons ensemble une position oculaire (le “spot”) qui active ce ressenti. Son regard s’arrête légèrement vers le bas, à gauche. Son corps réagit immédiatement : accélération du rythme cardiaque, sensation de vouloir fuir.

Il reste là, accompagné, sans qu’aucune parole ne soit nécessaire. Puis, lentement, des souvenirs d’enfance surgissent : un professeur qui se moquait de lui quand il répondait timidement, des camarades qui riaient. La honte. Le gel. L’impossibilité de se défendre.

Pendant plusieurs minutes, Nicolas traverse des vagues de chaleur, de tremblements, des images floues, une sensation de gorge serrée. À un moment, il dit simplement :

« J’avais oublié que c’était autant la peur… et la solitude. »

Son système nerveux relâche peu à peu la mémoire traumatique liée au regard humiliant, à la sidération, à l’exposition. Il ressent de la colère, puis une force intérieure émerge. Il dit : « Je vois le regard de ce prof aujourd’hui… et j’ai envie de lui dire d’aller se faire voir. »

Ce n’est pas une revanche intellectuelle. C’est le corps qui retrouve son intégrité.

Au fil des séances suivantes :

• Il se surprend à rester dans les discussions sans se juger.

• Il commence à prendre la parole dans des petits groupes sans panique.

• Il dit : « Mon corps ne croit plus que le regard de l’autre est une menace de mort. »

Il a même animé une réunion, tremblant au début, mais fier à la fin.

« Avant, j’aurais voulu disparaître. Maintenant, je peux être là, même quand j’ai peur. »


Dans la phobie sociale, le système nerveux réagit à des souvenirs implicites d’exposition douloureuse, de moquerie, de honte, souvent cristallisés dans le corps. Le Brainspotting permet d’accéder à ces réseaux traumatiques sans devoir les raconter ou les analyser, mais en leur permettant d’être vécus, libérés, puis intégrés, dans un cadre sûr.

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